Urée 46 : entre épandage et controverses

Urée 46 : engrais azoté mondialement utilisé

 

Pour sa forte teneur en azote, l’urée 46 est l’engrais azoté le plus utilisé dans le monde en tonnes. Synthétisé industriellement à partir d’ammoniac et de dioxyde de carbone, le produit fini, sous forme d’urée granulée ou perlée, contient les éléments carbone, oxygène, hydrogène et azote.

La minéralisation progressive de ce produit, grâce aux enzymes des bactéries du sol, en font un engrais azoté très utilisé pour assurer le rendement des cultures de printemps. En effet la libération lente d’azote sous forme d’ammonium permet une nutrition progressive des cultures.

Traditionnellement positionnée sur la culture du maïs, l’utilisation de l’urée granulée s’est également développée sur les cultures de blé ces dernières années, même chez les agriculteurs en France, pourtant plutôt attachés à l’utilisation de nitrate d’ammonium (ammonitrate).

 

Urée 46 : une production coûteuse en énergie

 

Associer de l’ammoniac avec du dioxyde de carbone pour obtenir de l’urée 46 granulée nécessite une forte pression (150 bars) et une température jusqu’à 180°C. Ces conditions de production font de l’urée 46 la source d’azote la plus consommatrice en énergie par unité d’azote produite. 

Le prix sur le marché mondial de l’urée sera donc dépendant des échanges entre grands pays fournisseurs et consommateurs, mais aussi du prix des énergies fossiles utilisées.

Urée 46 : mise à disposition de l’azote et volatilisation

 

S’il est recommandé d’enfouir l’urée granulée lors de son utilisation sur les cultures, c’est pour limiter les pertes d’azote par volatilisation ammoniacale. En effet, l’hydrolyse par les enzymes des bactéries du sol transformant l’azote uréique en ammonium est accompagnée par un dégagement d’ammoniac gazeux dans l’air.

Cette perte d’azote est l’une des raisons de la perte d’efficacité de l’azote uréique vis-à-vis de l’azote de l’ammonitrate, par unité épandue.

 

Limiter la volatilisation de l’azote, mais à quel prix ?

 

Pour assurer les résultats d’une fertilisation azotée optimale par l’apport d’urée 46, certains fournisseurs ont mis en place une solution de traitement du granulé d’urée : les inhibiteurs d’uréase. 

Ces substances chimiques empêchent l’activité naturelle des microorganismes et de leurs enzymes et freinent ainsi la transformation de l’urée en ammonium.

Ce traitement controversé, parce qu’il inhibe la qualité du métabolisme microbien, est encore le sujet de nombreux essais, bien que le produit soit déjà sur le marché des engrais.

 

L’utilisation de l’urée face aux enjeux

 

L’urée reste la solution de fertilisation azotée la plus utilisée sur terre, car elle est facile à produire et reste, généralement, l’unité azotée la moins coûteuse du marché.

Cependant, la divergence des avis quant à son efficacité et les enjeux mondiaux actuels tels que : la protection de la qualité de l’eau et de l’air, la réduction des dépenses énergétiques par la transformation des co-produits ou encore la protection de la fertilité biologique des sols militent pour une transition vers un autre modèle.

Relever ces enjeux et un plus grand respect des sols passe par une évolution vers des pratiques plus naturelles et par l’utilisation de produits éco-fertilisants plus vertueux.



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