L’humus : pilier de la fertilité organique des sols

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Le taux des matières organiques des sols a baissé de 1 à 2 % en 30 ans. Cette baisse a eu pour conséquence la diminution de la fertilité organique des sols et de la productivité agricole. Pour pallier à cette baisse de fertilité des sols en agriculture, une quantité importante d’intrants a été utilisée, dont les engrais riches en azote. C’est en faisant évoluer les pratiques agricoles et en restaurant ces matières humiques que la productivité agricole pourra de nouveau être améliorée.

 

Comment se forme l’humus des sols ?

Plusieurs étapes et acteurs sont nécessaires à la création d’humus dans le sol :

Les matières organiques fraiches s’incorporent au sol grâce à l’activité biologique, notamment des vers de terre et/ou le travail de l’homme (résidus de cultures, couverts végétaux, racines, compost, renouvellement de la faune et de la microflore du sol…). 3 voies de création d’humine (base de l’humus) sont ensuite possibles.

 

Voie 1

La décomposition rapide de la plus grande partie (90%) de cette matière organique en molécules simples (CO2, eau, ions nutritifs…) a 5 destinations :

  • Perdues dans l’atmosphère
  • Absorbées par les plantes
  • Fixées sur le complexe argilo-humique
  • Perdues par lessivage
  • Reprises par les micro-organismes

Ces molécules simples reprises par les champignons filamenteux qui les utilisent comme source d’énergie donneront une substance liée aux matières minérales : l’humine (1).

Voie 2

Les constituants végétaux imprégnés de lignine donnent :

  • Des composés humiques solubles
  • Un résidu de lignine peu transformé

Les acides humiques solubles subissent une série de polymérisation, via les champignons filamenteux des sols donnant de l’acide humique puis de l’humine (2).

Voie 3

Les résidus peu transformés se mélangent aux matières minérales par brassage dans le tube digestif des vers de terre. Ils donnent l’humine (3).

Humine (1) + (2) + (3) forment la partie la plus insoluble, la plus stable et la plus durable de l’humus. Lié ensuite aux argiles dans le tube digestif des vers de terre, cet humus formera le complexe argilo-humique des sols. C’est le réservoir en éléments nutritifs des plantes.

 

Quelle stratégie adopter ?

Toutes les pratiques visant au respect et aux développement des vers de terre et des champignons filamenteux seront idéales pour augmenter le stock d’humus des sols.

Nous pouvons mettre en avant :

  • La suppression du travail du sol et la diminution des intrants
  • La mise en place de couverts végétaux entre toutes les cultures, pour protéger et enrichir la terre
  • La conservation maximum des résidus de récoltes
  • L’utilisation de légumineuses dans les rotations

Humus et carbone organique

Les bénéfices d’une amélioration du taux d’humus des sols sont agronomiques mais aussi environnementaux. En effet, stocker de l’humus, c’est stocker du carbone organique dans les sols. 

C’est transformer le CO2 capté par les plantes et leur photosynthèse en un substrat agronomique essentiel pour la productivité et la bonne nutrition des plantes, ainsi que pour une agriculture respectueuse des écosystèmes.

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