Engrais et enjeux agricoles

L’utilisation des engrais est controversée parmi les consommateurs et certains agriculteurs. Et pour cause : les rendements des cultures stagnent depuis plusieurs années, les sols s’appauvrissent, la terre et les eaux sont polluées d’intrants excédentaires, et les aliments perdent en teneur nutritive. Peut-on pour autant rejeter la faute sur les engrais ? Répondre par oui ou par non à cette question manquerait d’objectivité par rapport à tous les enjeux existants autour des fertilisants. Découvrez quels sont ces enjeux, et leurs origines !

 

Pourquoi utiliser des engrais ?

 

La question peut sembler simple au premier abord, mais les réponses sont multiples. Les agriculteurs utilisent des engrais pour : améliorer la quantité de rendement des productions agricoles, augmenter la qualité des plantes en leur offrant des nutriments, ou encore pour accroître la fertilité des sols.

 

Comment les engrais agissent-ils sur les productions ?

 

La volonté d’utiliser des engrais s’explique par le fait que les unités fertilisantes comprises dans les granulés sont conçues pour offrir des éléments nutritifs aux plantes ce qui logiquement est censé : accroître la qualité des végétaux, augmenter les rendements des cultures et la fertilité des sols. On s’aperçoit néanmoins que la logique théorique ne s’applique pas concrètement dans de nombreuses productions. Avant de comprendre comment les engrais agissent sur les productions, il convient d’identifier les différents types d’engrais et leurs éléments nutritifs.

Quels sont les différents types d’engrais ?

 

Il existe deux types d’engrais : simples ou composés. Les engrais simples apportent uniquement un des trois éléments nutritifs essentiels que sont l’azote, le phosphore ou le potassium. Les engrais composés apportent deux ou trois de ces éléments nutritifs en simultané.

Les rôles des trois éléments nutritifs sont les suivants :

  • Azote : améliorer la qualité et la quantité des productions en étant transformé en protéines par le végétal 
  • Phosphore : favoriser le développement racinaire de la plante pour lui permettre d’absorber de nutriments
  • Potassium : permettre le développement cellulaire des plantes

 

Quels sont les enjeux actuels ?

 

Les principaux enjeux agricoles actuels sont divers et les pratiques de l’agriculture conventionnelle sont remises en cause, avec notamment l’utilisation de produits de fertilisation chimiques. Les agriculteurs se questionnent face aux défis que ça soulève, tout en s’interrogeant sur l’origine des enjeux suivants :

    • Stagnation ou baisse des rendements 
    • Appauvrissement du sol en matière organique 
    • Pollution de la terre, des eaux, et des écosystèmes
    • Diminution des valeurs nutritives alimentaires 

Mais alors, la responsabilité incombe-t-elle à l’utilisation des engrais ? Les bienfaits nutritifs du phosphore, de la potasse et de l’azote pour les plantes ne sont plus à prouver. Pour autant, une utilisation des engrais via des pratiques agricoles inappropriées peut complètement bouleverser l’équilibre organique du sol, les écosystèmes ainsi que la teneur nutritive des aliments. 

 

Pratiques agricoles adaptées ou inappropriées ?

 

Pour le savoir, c’est très simple : il suffit de regarder le niveau d’activité biologique des sols. Les éléments suivants indiquent que les pratiques agricoles employées, via notamment la façon de fertiliser, engendrent les problèmes relatifs aux enjeux actuels cités plus haut :

  • Absence ou quasi-absence de vers de terre dans le sol 
  • Feuilles et tiges de couleurs jaunâtres ou brunâtres
  • Présence de cailloux à la surface des sols

Ces trois éléments indiquent un manque d’activité biologique dans les sols. De ce manque d’activité biologique, découlent les enjeux actuels.

 

Stagnation ou baisse des rendements

Le manque d’activité biologique dans les sols ne permet pas à la plante de bénéficier de tous les éléments naturellement présents dans la terre dont elle a besoin pour se développer : oligo-éléments, macro-éléments, minéraux, azote naturel, etc. Cela entraîne une stagnation ou une baisse des rendements.

Appauvrissement du sol en matière organique

L’activité biologique des sols permet à la matière organique de se décomposer, en plus de favoriser le bon développement des micro-organismes dans la terre. Un sol pauvre en activité biologique n’a plus de “carburant” pour être fertile. La décomposition de la matière organique étant très lente, tout le processus permettant à la plante de se nourrir est au ralenti.

Pollution de la terre, des eaux, et des écosystèmes

La pollution des sols et des nappes phréatiques via le lessivage, est due au manque d’activité biologique des sols. Si la terre ne contient pas d’éléments qui s’activent pour retenir et absorber les intrants, alors des résidus vont se propager dans l’écosystème sans être transformés naturellement.

Diminution des valeurs nutritives alimentaires

La diminution des nutriments dans les aliments provient également du manque d’activité biologique dans les sols. En effet, plus les sols sont fertiles, et plus ils sont en mesure d’offrir une quantité élevée d’éléments nutritifs à la plante, ce qui rend les aliments riches en nutriments.

Les engrais ne sont donc pas à l’origine des nouveaux enjeux agricoles. En revanche, le manque d’activité biologique dans les sols, oui ! Cela est dû à des pratiques agricoles inappropriées, notamment via une utilisation intensive des solutions de fertilisants chimiques. Une fertilisation éco-alternative respectant des pratiques agricoles durables, développe et redynamise l’activité biologique des sols.


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